C’est quoi le BIM ? Une question qui finit par se poser à ceux dont la profession est liée au domaine de la construction, mais pas seulement !
Le BIM pour : Building Intelligent Modeling
Je vois déjà les plus empressés d’entre vous arriver avec la deuxième question “où je peux l’acheter ?”.
Il faut plus voir le BIM comme un processus qui regroupe plusieurs méthodes pour un projet de construction. Un super logiciel qui est composé de logiciels.
À proprement parlé ce n’est pas une solution mais un concept qui améliore la diffusion des informations d’un projet, de son idée jusqu’à faciliter son exploitation une fois livrée.
Le modèle digital est donc au centre de ce BIM pour permettre à l’ensemble des intervenants de partager des connaissances et des informations par une plateforme collaborative qui devient le point névralgique en matière d’information.
À partir de là, tous les intervenants, peu importe leurs degrés d’implication ou le domaine d’activité, vont pouvoir retrouver facilement les informations avec une rapidité sans égales.
Un échange entre les intervenants qui s’enchaînent sur le chantier, peut paraître anodin, mais va avoir un double avantage pour la livraison du chantier. Le passage informations entre ceux qui sont déjà intervenus sur le chantier et les équipes qui attendent leur tour, va permette une cohérence de l’ouvrage final qui gagnera en qualité.
Une bonne ambiance dans une équipe, c’est pas mal. Entre les équipes, et tous les métiers d’un chantier, c’est encore mieux !
Ce processus, garantit la traçabilité des opérations pendant toute la durée de vie du chantier. Et même faciliter sa déconstruction ! Favoriser la mise en place d’une économie circulaire, va avoir un impact positif sur l’environnement en donnant une seconde vie aux matériaux de construction. Pourquoi jeter quand des matériaux peuvent intéresser des projets petit budget ?
Un constat qui rend la compilation des données produites par les différents logiciels de chaque intervenant pertinent pour une efficacité optimale. Il ne remplace en rien la qualité des intervenants, mais permet une efficacité opérationnelle apportée par une fluidification des différentes phases qui compose un projet des travaux publics.
Dis comme ça... C’est encore plus le chantier ! Mais le BIM étant à son commencement, il était important de préciser que ce n’est pas LA réponse. Il affine la maquette 3D par l’enrichissement de toutes les données qui compose les étapes du projet ; et possiblement passer à la 4D voir 5D.
Concrètement, c’est construire une méthode pour regrouper l’ensemble des processus d’une construction. Construire avant de construire. Pour optimiser l’efficacité des échanges entre maîtres d’ouvrage, directeurs, ingénieurs, architectes, conducteurs de travaux, chefs de chantier...
Avoir une vue complète des planifications va rendre visibles les tâches qui vont se superposer. Chose que les coordinateurs SPS connaissaient bien, avec les risques induits par les multiples entreprises intervenantes sur le chantier. Ils ont donc la charge de prévenir les risques qui sont liés à la coactivité, mais aussi de prévoir ceux qui seront possibles lors de l’exploitation.
Le premier atout du BIM est donc la prévention en matière de sécurité, pour garantir aux intervenants de travailler dans de bonnes conditions et limiter la possibilité d’accident du travail.
Les phases d’un processus BIM :
Ça ressemble à un autre outil barbare avec un langage tout aussi hermétique, mais ça ne cache rien de bien vraiment bizarre.
Le LOD est le degré de précision de la maquette numérique par niveau. Des niveaux qui vont de 100 à 500.
Une vision schématique par paliers de 100 :
Le BIM regroupe les données qui composent la maquette.
De ce fait, la qualité de la modélisation joue un rôle important dans l’appréhension du projet, pour en permettre une meilleure acceptabilité.
Et pas de secret pour une modélisation détaillée, il faut prendre du temps pour la réaliser.
Ce niveau de détails s’alimente donc par les données qui sont rajoutées au fil de la conception du projet.
L’importance de regrouper les données de l’ensemble des intervenants, va avoir un impact direct sur le livrable et la précision du projet.
Inciter les Maîtres d’Ouvrages à l’utilisation du numérique.
C’est une des missions du Plan de Transition Numérique du Bâtiment (PNTB) du gouvernement.
On peut également accompagner les petites structures dans l’utilisation du numérique, prouver l’utilité de l’outil en communiquant sur les gains en termes de coûts, de qualité, de productivité ou réduire la sinistralité.
Il va donc falloir d’ici 2022, permettre aux professionnels du secteur de monter en compétences par un encouragement des petites structures à l’utilisation du BIM.
Il faudra donc que ce nouvel écosystème gagne en confiance pour paraître toujours plus attractif en fournissant des avantages compétitifs, et ainsi favoriser une visibilité face aux grands groupes.
Un plan pour lequel 20 millions d’euros ont été attribué pour donner envie de s’approprier le numérique dans le bâtiment.
Autre plan d’intervention, le plan BIM 2022, rappel que la transformation numérique du secteur est déjà engagée, mais a besoins de trouver une vraie place dans le cœur des intervenants d’un projet du Bâtiment et des Travaux Publics.
Ce plan en 8 actions, veut donner les moyens au secteur de concrétiser une massification de l’utilisation du BIM notamment par la création d’une plateforme collaborative dédiée.
Rationaliser les échanges entre les intervenants d’un projet, et faciliter l’échange d’informations, va impacter la qualité du chantier. Positivement, cela va sans dire.
L’interprétation sera plus simple, le BIM regroupant la masse d’information et de donnée, sur une maquette qui valide l’ensemble des expertises des intervenants qui compose le dit chantier.
Même s’il est vrai qu’un chantier connaîtra des imprévus imputables à autant de facteurs que seuls les pros du BTP visualisent réellement.
Et construire avant de construire, demande du temps et peut paraître contre-productif. Mais les gains sont multiples, comme avoir accès à l’ensemble des plannings des corps de métier qui sont sur le chantier va le “sécuriser”.
Il faut entendre par là que les situations qui ont le potentiel d’être “à risques” pour la santé des travailleurs, sont mieux prévisibles. Encore mieux si vous utilisez un outil de planification 4D qui inclus une notion de temps dans la maquette numérique, va avoir un impact profond sur la superposition des tâches.
Mal géré, un accident grave peut en être la conclusion et mettre fin au chantier. L’activité simultanée de l’ensemble des métiers présents sur le chantier, peut aussi faire courir des risques de retard, qui sont maintenant prévisibles avec les innovations et les technologies numériques. Même lorsque l’ouvrage est fini et en service !
Imaginer que des travaux publics de réhabilitation ou qu’un nouvel ouvrage soit en chantier non loin de celui réalisé avec le BIM. Comment un terrassier peut éviter avec précision une canalisation ou une gaine électrique enfouie ?
Le BIM va répondre à cette question et éviter les approximations, avec une maquette numérique qui exploite l’ensemble des réseaux qui composent l’ouvrage fait avec le BIM.
Avoir un regard pragmatique sur un chantier va permettre de mieux gérer ses besoins en matériaux de construction et faire des économies circulaires, une réalité facilement applicable sur un chantier.
Aussi, choisir précisément ses matériaux de construction avant la mise en chantier, c’est diminuer ses déchets de chantier. Déchets qui pourront, là encore, être rationalisés avec des outils spécialisés, pour un gain de temps et des coûts de gestion réduit.
Outre des enjeux environnementaux pour chaque territoire, avec un intérêt qui prend davantage d’ampleur pour l’opinion général, et plus particulier ceux qui exploiteront le site.
Une autre force du BIM peut être de connaître quelles tâches seront réalisées, tels jours, avec quelle quantité de matériaux utilisée. Un maître d’ouvrage sera rassuré quant à la délivrabilité qui évite de devoir faire des entorses aux processus prévus. En plus d'accroître l’autorité des intervenants qui mettent en commun leurs données sur la maquette collaborative.
Chronophages, les méthodes hors BIM demandent des retours constants entre les parties prenantes, en repoussant les facturations et à terme le livrable du bâtiment ou du projet. Eliminer les zones d’ombre par une conception transparente, va fluidifier les rapports entre les intervenants du projet, diminuer les risques d’accidents matériel ou humain et garantir une meilleure longévité une fois l’ouvrage en exploitation.
Partager autour des enjeux communs d’un projet peut viabiliser la montée en compétence de ses acteurs.
Rien de mieux que voir des entrants devenir des experts qualifiés dans le BIM, et voir jour après jour une montée en compétence dans des métiers en plein essor comme BIM Manager, Data Scientist, ou BIM Modéliste.
Accompagner et faire découvrir l’usage de la maquette numérique, est une méthode payante pour créer un sentiment de cohésion entre tous les métiers du bâtiment.
Une mise à jour régulière des formations pour le BIM, permettra aussi de s’assurer que les pratiques s’inscrivent dans les normes du bâtiment d’aujourd’hui et surtout de demain.
Pour cela, vous pouvez regarder les formations proposées par les Ecoles d’ingénieurs en BTP et Génie Civil. Elles proposent des formations allant de post Bac à post Bac +2, qui peuvent ensuite se conclure par une embauche dans de prestigieuses Entreprises du bâtiment. Voir pour les Travaux Publics, en cabinet ou bureaux d’études.
Cerise sur la maquette, les salaires sont attractifs, le BIM étant en recherche de maturité.
Le secteur du BTP connaît une croissance intéressante ces dernières années, à tel point qu’il manque de candidat. Toujours en recherche de solution innovantes et à la pointe en matière de nouvelles technologies, le BIM a de nombreux avantages à lui apporter. En synthèse :
Des projets, parfois difficiles avec une implantation qui peut faire controverse par exemple, vont avoir sur la table des négociations, une meilleure acceptabilité.
Une meilleure maîtrise des risques, de la conception à la maintenance en passant par l’exploitation.
Mais aussi, pouvoir augmenter la qualité des services proposés aux clients, comme avec la visualisation en réalité augmentée.
Les plannings de réalisations vont pouvoir être améliorés et mieux précis.
Et qu’ils soient de conception, de construction, d’exploitation, de maintenance ou de déconstruction, l’ensemble des coûts vont être réduits.
Le BIM est un processus innovant qui va réduire les coûts et faire gagner du temps en supprimant la ressaisie des plans et ainsi garantir l’exactitude des informations entre intervenants et limiter l’impact des approximations, cause d’erreurs sur un chantier et retard de livraison d’un ouvrage.
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